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afoulay
15 octobre 2007

tifinart

Langue touareg, tamahaq, tamasheq, tamajaq

Les langues des Touaregs sont des variantes des langues berbères. Suivant les régions, elles se nomment le tamasheq, le tamahaq et le tamajaq. Ces langues appartiennent donc à la famille des langues afro-asiatiques. Les variantes touarègues sont les seules du groupe berbère à avoir conservé la forme écrite de l'alphabet libyco-berbère, également appelé tifinagh.

Ce groupe de langues est parlé dans la région du Sahel, Niger, Mali, Burkina Faso, et aussi en Afrique du Nord, Algérie et Libye. Il concerne environ 5 millions de personnes, et remonterait aux langues puniques. Il est comme le kabyle, sa langue « sœur » un des symboles culturels de la résistance à la panarabisation de l'Afrique du Nord.

Les Touaregs habitaient les régions désertiques de l'Afrique du Nord depuis des temps immémoriaux, ils seraient les descendant des paleoberbères de la préhistoire. Les sites de l'art rupestres comportant des écritures Touareg, atteste de la présence de ce peuple dans la région il y a plusieurs millénaires.

Tifinagh

Le tifinagh, ou libyco-berbère, est un alphabet utilisé par les Berbères, essentiellement les Touaregs. C'était autrefois un abjad, un alphabet consonantique.

Cet alphabet a subi des modifications et des variations inévitables depuis son origine jusqu'à nos jours.

La forme originelle est le libyque. Il y a deux formes du libyque, l'oriental et l'occidental. La forme occidentale a été utilisée le long de la côte méditerranéenne de la Kabylie jusqu'au Maroc et aux Îles Canaries. La forme orientale a été utilisée dans la région constantinoise, dans les Aurès et en Tunisie. Seule la forme orientale a été déchiffrée grâce notamment à l'existence d'importantes inscriptions bilingues punico-libyques. Ce déchiffrement a permis de déterminer la valeur de 22 signes sur 24.

Le tifinagh saharien est un alphabet touareg ancien. Il contient des signes supplémentaires, comme le trait vertical pour noter la voyelle finale /a/.

L'âge des inscriptions les plus récentes est peut-être de quelques 200 ans. Les modalités du passage entre le libyque et le tifinagh saharien sont inconnues. On ne sait pas si ces deux alphabets étaient contemporain des formes libyques. La période d'utilisation de cet alphabet si elle n'est pas établie avec précision, est largement antérieure aux conquêtes musulmanes. La seule certitude nous vient d'une inscription qui porte une date : celle du temple du roi berbère Massinissa qui attribue la construction du temple à l'an 10 du règne de ce roi ; c.-à-d. 139 ans avant notre ère.

La valeur des signes nous est transmise par Charles de Foucauld.

Tifinagh touareg

Il existe au sein du tifinagh touareg quelques divergences des valeurs des signes qui correspondent aux variations dialectales touarègues. Si d'une région à une autre, la forme et le nombre des signes peuvent changer, les textes restent en général mutuellement intelligibles car la plupart des différences graphiques suivent la logique des variations phonétiques dialectales.

L'innovation la plus frappante est la ligature à dernière consonne /t/ ou à première consonne /n/. Comme pour le saharien, le tifinagh touarègue dispose d'un signe /./ pour noter les voyelles finales appelées tighratin (masc. tighrit). Dans les régions du Hoggar, du Ghat et et de l'Adrar, ce signe ne s'emploie que pour la voyelle /a/. Les voyelles /i/ et /u/ sont notées par les signes corresponadant aux /y/ et /w/. Les autres dialectes l'emploient pour toutes les voyelles finales et, selon le père de Foucauld, pour toutes les voyelles initiales sans distinctions.

Parmi les tribus maraboutiques de la région de Tombouctou, on a relevé l'emploi des diacritiques arabes pour noter les voyelles brèves.

À part quelques rares utilisations pour la notation de textes longs, les tifinagh touaregs ont souvent été utilisés pour des inscriptions sur des objets (bijoux, armes, tapis, etc.), pour des déclarations amoureuses et pour des épitaphes.

Il n'y a pas d'ordre pour énoncer les lettres de l'alphabet. Mais une formule mnémotechnique, citée par Foucauld (1920), contient toutes les lettres ou presque : « awa näk, Fadîmata ult Ughnis, aghebbir-nnit ur itweddis, taggalt-nnit märaw iyesân d sedîs .» (« C'est moi, Fadimata, fille d'Oughnis : sa hanche ne se touche pas, sa dot est de seize chevaux. »)

Néo-tifinaghs

À la fin des années 1960, une association culturelle, l'Académie berbère (AB), se forma en Algérie dans le but d'établir un alphabet standard sur la base des tifinagh diffusés au Maroc et en Algérie, afin de le faire revivre et de pouvoir transcrire l'ensemble des dialectes berbères.

tifin

  • L/oc = Libyque occidental
  • L/or = Libyque oriental
  • Sah = Tifinagh saharien
  • H = Hoggar
  • G = Ghat
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