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afoulay
26 décembre 2006

L'Art conceptuel

L'Art conceptuel : "ce qui permet à l'art d'être art"

L’Art conceptuel n’est pas un mouvement structuré, ni même une tendance univoque. Il concerne plutôt des artistes qui ont pour première exigence d'analyser ce qui permet à l’art d’être art, analyse qui elle-même se conduit selon deux grandes orientations.

D’une part, avec un artiste comme Sol LeWitt, suivi de Dan Graham, l’Art conceptuel reçoit une acception large, fondée sur l’affirmation de la primauté de l’idée sur la réalisation. En conséquence, tout un pan de l’histoire de l’art peut être qualifié de "conceptuel", depuis le 15e siècle avec l'appartenance de la peinture aux arts libéraux où le travail de l'esprit tient la plus grande part : l'art est "cosa mentale" avait écrit Léonard de Vinci. En somme, tout artiste qui privilégie le "disegno", la conception par le biais du dessin, participe de l’Art conceptuel.

Pour Sol LeWitt, tout le cheminement intellectuel du projet (gribouillis, esquisses, dessins, repentirs, modèles, études, pensées, conversations) a plus de valeur que l'objet présenté. "La couleur, la surface, et la forme ne font qu'accentuer les aspects physiques de l'œuvre. Tout ce qui attire l'attention sur le physique d'une œuvre nuit à la compréhension." (Artforum, été 1967).

D’autre part, une acception restreinte de l'Art conceptuel est circonscrite par Joseph Kosuth ou le groupe d’origine anglaise Art & Language à travers la revue du même nom. Il s’agit de limiter le travail de l’artiste à la production de définitions de l’art, de répondre à la question "Qu’est-ce que l’art ?" par les moyens de la logique (Cf. texte de référence de Kosuth). A de la primauté de l’idée, se substitue ici celle de l’exigence tautologique : définir l’art et rien que l’art sans se contredire. Le but de cette restriction de l’activité artistique est de refuser toute visée métaphysique, jugée comme incertaine, pour n’évoluer que dans le domaine du fini, assurément viable.

Outre Joseph Kosuth et Art & Language, de nombreux artistes ont contribué à cette recherche, notamment Robert Barry, On Kawara, Lawrence Weiner aux Etats-Unis, Victor Burgin en Grande-Bretagne, Bernar Venet et Daniel Buren en France, et ont assuré son développement international.

En résumé, la divergence des deux interprétations dépend de ce que l’on entend par "conceptuel" : l’idée ou la tautologie. Cependant, si cette distinction peut sembler subtile, on ne peut en négliger les implications : à travers l’opposition des deux orientations de l’Art conceptuel, c’est le choix de l’infini ou du fini qui est en jeu.

Bien que remettant en cause l’objet et sa production, l'Art conceptuel n'a cependant jamais pu se passer de réalisations formelles qui se matérialisent le plus souvent par la photographie ou l'édition de livres et de catalogues, mais aussi de diagrammes, de schémas, de plans, de fichiers et d'installations diverses.

La spécificité de l'Art conceptuel est parfois difficile à cerner tant par la diversité des démarches artistiques que par l'ampleur de son influence sur différentes tendances contemporaines qui prouve sa vitalité.

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